Diversité, dynamique et stratégies de conservation de la végétation ligneuse du lac fitri (Tchad)

Dansle bassin du lac Fitri, on observe la présence de plusieurs formations végétales très variées allant des forêts claires aux différents faciès de savanes et des champs. Pour ce faire, une étude a été menée dans le but de caractériser la flore et la végétation, d’évaluer l’impact de l’anthropisation et de déterminer les facteurs responsables de la dynamique du bassin du lac Fitri. La méthodologie utilisée a consisté à réaliser des enquêtes socioéconomiques, de déterminer la composition floristique et la structure du peuplement ligneux dans quatre types de formation végétale. Les inventaires floristiques ont permis de recenser 21 espèces, réparties en 14 genres et 10 familles. Cette richesse spécifique varie suivant les types de formations végétales définies. La richesse floristique a été relativement importante dans les savanes arbustives et dans les champs que dans les autres les unités de formation végétale. La flore ligneuse est dominée par les Mimosaceae et Balanitaceae. La densité des ligneux est de 128 ind. ha-1. La végétation de tous les types de formations végétales présente une structure verticale qui présente une répartition en classes de hauteur en forme de U renversé plus prononcé vers la gauche. On note un recouvrement moyen (49,37%) du couvert végétal et une difficulté de régénération des espèces. Les indices de diversité calculés indiquent une faible diversité des espèces dans les peuplements ligneux des différents types de formation végétale de la zone d’étude. Ces indices prouvent que même si la diversité floristique n’est pas assez forte, les espèces présentes sont distribuées de manière homogène et ont une répartition très irrégulière des effectifs entre ces espèces ou une répartition relative irrégulière des individus au sein des différents types de formation végétale. Ceci s’explique principalement par l’extension des zones agricoles et d’habitations avec la pression démographique, la recherche de fourrage à travers plusieurs méthodes dont l’élagage et le rabattage. Des stratégies de gestion durable sont donc nécessaires, cartographier et évaluer le taux de régénération des différentes espèces et procéder à la domestication de certaines essences prisées par les paysans qui pourront mieux produire, donner des produits de qualité, afin de contribuer à la diversification de la diète, tout en améliorant la résilience agroécosystémique et les intégrer dans des systèmes de production.